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E-commerce : Le Maroc à l’avant-garde régionale

Un rapport du cabinet Deloitte traitant de l’avenir du e-commerce en Afrique vante les mérites du Maroc en termes d’infrastructure logistique, chose qui rend propice le développement exponentiel de ce segment au niveau régional.

Le marché du e-commerce en Afrique pourrait connaître une envolée pour culminer à 50 milliards de dollars d’ici 2018». C’est en ces termes que Deloitte, cabinet d’audit et de conseil, a formulé la conclusion de son étude sur le développement du e-commerce en Afrique, rendant compte d’un potentiel de développement, à moyen terme, inédit dans le continent, avec des tendances évolutives plus prononcées chez des pays comme le Maroc. Pourtant, les choses n’étaient pas si évidentes que cela il y a à peine 3 ans de cela. En 2013 par exemple, fait remarquer le conseiller en stratégie, les ventes en ligne dans cette partie du monde ne représentaient que 2% du total des transactions effectuées au niveau mondial, pour un chiffre d’affaires atteignant difficilement les 8 milliards de dollars. Une initiation timide à cette nouvelle manière de commercer qui tire profit des possibilités désormais offertes par les NTIC, mais qui commence toutefois à prendre de l’assurance. En effet, aidé dans son envolée par les taux de pénétration fulgurants enregistrés dernièrement par plusieurs pays africains dont le Maroc, le e-commerce se développe de plus en plus rapidement, eu égard à de nombreux facteurs amplificateurs, en l’occurrence la percée du mobile, avec une perspective de 350 millions de téléphones portables écoulés sur tout le continent d’ici fin 2017; la pénétration d’Internet, qui justifie d’un taux de 20% sur le total de la population africaine; le développement des nouveaux modes de paiement en ligne et, enfin, la logistique de proximité et le développement d’une couverture satisfaisante en services de livraisons intra-urbains. Et il se trouve que le Maroc est aujourd’hui à l’avant-garde du continent africain sur ces éléments, grâce notamment aux nombreux plans urbains de restructuration et de réhabilitation menés sur plusieurs villes du royaume depuis des années, couplés à la forte pénétration des terminaux NTIC et des modes de paiement en ligne qui souffrent de moins en moins des réticences de la part de la population. Les experts de Deloitte érigent ainsi le Maroc en exemple régional de réussite, et mettent en exergue le développement notable qu’ont connu les activités de sociétés de e-commerce telles que Jumia.

Cette dernière «a ainsi recours à une flotte de coursiers à moto et propose le paiement à la livraison en espèces. Un mode de transaction adopté au Maroc dans 2/3 des ventes», explique-t-on dans le rapport, qui rappelle que, selon les chiffres de la Banque africaine de développement (BAD), «60% de la population vit à plus de deux kilomètres d’une piste bitumée, rendant ces potentiels clients hors de portée des circuits de livraison». Par conséquent, l’avenir du e-commerce au Maroc et en Afrique est tributaire de la vitesse avec laquelle évoluent les circuits et modes de distribution des articles et produits achetés en ligne.

Le royaume marque, là aussi, une avance sur le continent depuis l’arrivée de sociétés de logistique de proximité telles que SpeedBox, spécialiste dans la livraison par points relais. Ce dernier, pionnier dans son domaine, a conclu un accord avec Cash Plus pour mettre plus de 40 points relais à la disposition des professionnels du e-commerce qui, eux, donnent la possibilité à leurs clients de décider où et quand se faire livrer leurs colis, avec un service de traçage et de notification par sms. Pour les experts de Deloitte, ce sont des sociétés comme SpeedBox qui donneront le ton aux futures évolutions du secteur et boosteront sa croissance.   


Karim Moubarik
Directeur général de SpeedBox

Les Inspirations ÉCO: Quel regard portez-vous sur l’évolution du e-commerce au Maroc ?
En comparant l’évolution du secteur au niveau continental et sa croissance au niveau national, on constate aisément que le Maroc est en avance sur ce segment.   La mutation des pratiques et leur digitalisation ont, certes, permis au e-commerce et à la livraison de petits colis de se développer; cela dit, le plafond de verre ne peut être dépassé que par le développement de solutions de paiement par mobile.

Cette innovation peut-elle booster la croissance du secteur ?
L’innovation, pour qu’elle soit correctement intégrée, doit être greffée à des facteurs facilitateurs, aussi appelés «enablers». Pour ce faire, on ne peut se limiter à innover dans l’une ou l’autre des composantes du segment; il faut repenser l’ensemble de l’écosystème. La logistique de proximité par points relais, initiée par SpeedBox, n’est qu’une pièce du puzzle. D’autres solutions sont à intégrer pour parfaire l’innovation souhaitée.  Cela dit, il n’en demeure pas moins que l’évolution du mode de paiement par mobile boostera grandement l’efficacité de toute la nouvelle logistique.

L’évolution de la logistique de proximité prendra-t-elle davantage de vitesse ?
Assurément.  En France, par exemple, la couverture en points relais est passée de 43% à 57% entre 2009 et 2014. Au Maroc, ces points n’existaient pas avant que nous les introduisions. De par l’interconnexion des composantes du segment, il est à escompter une croissance exponentielle de tout le secteur chaque fois qu’une innovation sera correctement assimilée.



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