La gestion de la honte
Le rapport de la Commission d’enquête de la deuxième Chambre sur la gestion de la Caisse marocaine des retraites est presque prêt. Mauvaise gouvernance, malversations et primes indues en sont les maîtres-mots de ce qui en ressort, selon nos confrères d’Al Massae, qui ont eu vent des premières conclusions. Ce constat corrobore la position de certains syndicats qui, dès le début du débat sur la réforme de cette caisse, ont demandé aux responsables de rendre compte de cette situation. Ils ont à la fois raison et tort, car on ne peut pas se permettre de bloquer la réforme au risque de voir des centaines de milliers de fonctionnaires privés de leur pension de retraite. Et en même temps, ils sont en droit de réclamer des comptes. D’ailleurs, ces premières conclusions leur donnent raison et refilent la patate chaude aux instances judiciaires. Encore faut-il que le président de la deuxième Chambre assume entièrement ses responsabilités nonobstant «les grands noms» qui seraient impliqués. Il s’agit aussi de mettre un terme aux spéculations et aux accusations qui touchent certaines personnes, alors qu’elles ne sont pas concernées par ce dossier et risquent de subir un réel préjudice d’image en cas de silence ou d’abandon de la procédure qui suit l’enquête. Ce cas de figure est un bon exercice de transparence, de reddition des comptes et de crédibilité des institutions. Son traitement va redessiner l’image du Parlement auprès du grand public dans l’un ou l’autre sens avec les conséquences que l’on connaît sur la participation lors des prochaines échéances électorales. La deuxième Chambre va-t-elle s’imposer ou entériner définitivement son inutilité ?