Éco-Business

Peu de bourses cotent les “Green bonds”

karim hajji : Directeur général de la Bourse de Casablanca

Quel rôle la Bourse peut-elle jouer dans les financements verts ?
La Bourse pourra jouer trois rôles en matière de financement climatique. D’abord, l’encouragement de la diffusion de l’information pertinente par les émetteurs tout en étant en lien avec le régulateur. A côté du reporting, la formation des émetteurs et des investisseurs s’avère importante. L’idée est de pouvoir sortir pour les premiers des rapports ayant un sens, pertinents et permettant aux investisseurs de fonder leurs jugements et pour les seconds de comprendre la nature des produits verts. Les bourses doivent aussi encourager l’innovation à travers les «green bonds», principaux outils pouvant être cotés sur les bourses. C’est un marché qui s’est développé de manière exponentielle. Hélas, neuf bourses seulement au monde cotent des «green bonds» principalement en Europe et aux Etats-Unis. En Afrique, seule la Bourse de Johansbourg cote le «green bonds».

Quelles perspectives pour les financements verts ?
La Bourse travaille avec le régulateur pour permettre en place un guide à l’intention des émetteurs  pour qu’ils aient un reporting tant compte des aspects climatologiques. Nous travaillons avec un partenaire mondial émetteur  d’indices pour mettre en place un indice de développement durable.

Quelle place  accorder au partenariat public-privé ?
Le partenariat public-privé est indispensable pour la finance climatique. Le secteur privé, à lui tout seul, n’a pas suffisamment d’incitations pour s’engager dans la finance climatique. Les prix du carbone sont bas en raison de l’insuffisance des incitations  et de coordination pour forcer ceux qui investissent dans des projets «non clean» à acheter des «carbon rice». Beaucoup d’opérateurs  continuent d’investir dans des projets qui ne sont pas propres  sans payer le prix carbone. Tant que ce prix n’est pas élevé, on n’incite pas les investisseurs à s’orienter vers des investissements propres.

Les entreprises ont-elles fait le pas ?
Quelques entreprises industrielles ont été déjà certifiées ISO 14001 car elles font des efforts au niveau de la consommation de l’énergie. A titre d’exemple, des cimenteries utilisent de l’énergie éolienne au lieu de l’énergie fossile. L’effort d’investissements propres commence dans notre pays même si le Maroc n’est pas un grand pays pollueur.l



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