Champions nationaux
L’idée de l’émergence de champions nationaux est en soi ingénieuse. Le but est de créer des mastodontes qui tirent vers le haut le tissu économique et surtout les PME. Pour ce faire, les règles de jeu sont claires. L’État offre les conditions nécessaires d’exercice et de croissance continue, en vue de leur permettre de s’agrandir continuellement. Le «deal» consiste à ce que ces mastodontes tirent avec eux des écosystèmes qui créent de la richesse dont l’emploi et la croissance. C’est une sorte de partenariat public-privé où toutes les parties trouvent leur compte. Le public s’assure l’emploi et la création de valeur ajoutée sans s’y impliquer directement. Le privé s’assure son objectif majeur de rentabilité tout en assumant son rôle de citoyenneté. C’est comme cela que la Corée du Sud est arrivée à faire émerger des mastodontes mondiaux comme Samsung, Hyundai et LG Electronics, qui étaient à la base des entreprises familiales de taille moyenne. Aujourd’hui, à elles seules, ces trois firmes contribuent à près de 50% du PIB de la Corée du Sud (1.450 milliards de dollars) et renvoient bien l’ascenseur à leur pays qui leur a permis d’atteindre leur dimension actuelle. Il est pratiquement impossible de circuler dans la rue, d’être au bureau ou à la maison sans tomber sur un article concernant ces champions nationaux coréens. Par ailleurs, ce qui n’est pas visible, ce sont les dizaines de milliers de PME qui gravitent et prospèrent autour et ces milliers d’autres structures qui ont déjà atteint la taille de grandes entreprises. C’est un état d’esprit qui admet le «succès ensemble» et la solidarité, et qui ne connaît pas la «rente». C’est pourquoi leurs champions nationaux portent bien leur nom.
