Régionalisation «concentrée»

La régionalisation titube, trébuche et elle peine à décoller. La faute à qui ? Il s’agit pourtant d’un projet de règne conçu pour métamorphoser le Maroc. Mardi dernier, les Inspirations ÉCO faisait la cinquième escale de sa Caravane des régions à Fès-Meknès, et le constat était pratiquement le même qu’à l’issue des quatre précédentes étapes. C’est toujours le wali qui fait la pluie et le beau temps en matière de mobilisation des ressources matérielles, il joue les chefs face à des élus du peuple et peut même les relever de leurs fonctions au mépris de la démocratie des urnes ! Passons les détails… mais le témoignage des premiers concernés est accablant. Mohand Laenser, président de la région Fès-Meknès et de l’Association des régions du Maroc, fait preuve comme à l’accoutumée de retenue, mais ne cache pas cette réalité. Ilyass El Omari, président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, n’y va pas par quatre chemins. Il soutient ouvertement que si les régions doivent continuer à subir la tutelle du ministère de l’Intérieur, c’est qu’on n’a rien compris à la régionalisation et qu’on est en train de perdre du temps et de l’argent pour un projet voué à l’échec. Pourtant, les attentes sont énormes, les espoirs grandissants et les atouts pour le succès indéniables. Il n’y a qu’à écouter les investisseurs régionaux pour se rendre compte   que le potentiel est là, la volonté aussi, mais également qu’il y a un réel besoin d’accompagnement de proximité. Un soutien qui ne  viendra jamais de Rabat, puisque les structures actuelles sont toujours cloisonnées et que les priorités sont ailleurs. Il faut donc rapidement libérer cette régionalisation qui demeure, bizarrement, concentrée !