Vert ou béton ?
À l’heure où le «tout écologique» est en vogue et que nos grandes villes manquent cruellement d’espaces verts, les promoteurs immobiliers continuent inexorablement à «bétonner» l’espace urbain où chaque mètre carré compte, au nom des principes sacro-saints de l’essor urbanistique et de la résorption de la crise de l’habitat. Néanmoins, le revers de la médaille, c’est que le bien-être du citoyen s’en trouve relégué au second plan. Certains d’entre ces promoteurs ont même trouvé une drôle de parade. Dans le planning de la réalisation de leurs projets, ces professionnels reportent la phase des espaces verts et des services communs le plus longtemps possible pour finalement les remplacer encore par du béton, quelques années plus tard. Cette pratique est courante dans la quasi-totalité de nos villes, mais la palme d’or en la matière revient à Tanger où l’anarchie urbanistique a repris du service. Dans la capitale du détroit, la wilaya, l’agence urbaine et la commune urbaine devraient avoir sur la conscience ce que l’on pourrait aisément qualifier de «crime urbanistique caractérisé». Il suffit de comparer Tanger de 2016 à celle d’il y a dix ans, pour constater les lourds dégâts des dérogations d’urbanisme délivrées à tour de bras aux promoteurs immobiliers. Mieux vaut tard que jamais, les autorités compétentes menées par la wilaya ont aujourd’hui ficelé un plan d’aménagement restrictif. Les priorités sont donc définitivement tracées : Développer l’urbain, oui, mais assurer des conditions de vie saines aux citoyens, c’est encore plus
crucial !
