Football, le tournant ?
En l’espace de deux jours, plus de 800 personnes ont passé au crible les maux du football national et lui ont tracé les pistes de décollage à l’horizon 2026. Cette fois serait-elle la bonne, après des décennies de colmatage ? C’est ce que tous les Marocains espèrent, en tout cas. Pour cela, néanmoins, il y a des préalables. Le football d’aujourd’hui, plus encore si l’on parle de la section professionnelle, est une véritable machine économique. Fiscalité, marketing, statuts des sociétés, gestion des ressources humaines, formation, infrastructures, organisation… Autant de créneaux qui requièrent des spécialistes en la matière et des compétences avérées et visionnaires. Le premier défi est de rendre le football totalement indépendant de l’argent public, mais pour ce faire, il faut séduire les investisseurs et leur garantir un retour d’investissement en termes d’association d’images. Plus question donc d’assister aux dérapages auxquels nous avions droit dans nos stades et dans l’environnement de notre football, y compris dans ses instances dirigeantes. Cette mutation d’un statut d’associations, pratiquant dans l’amateurisme, à celui de professionnels nécessitera une période de transition de trois à quatre années. Entre-temps, il faut ficeler les à-côtés juridiques, fiscaux et surtout les aspects de gouvernance et de transparence. Sur ces derniers points, l’intransigeance est de mise. Aucune dérogation au cahier des charges ne devra être permise quant au respect des règles de transparence financière et de conformité comptable. Et c’est bien cela qui fait défaut aujourd’hui à des clubs censés être les locomotives ! La FRMF pourrait alors réécrire l’histoire du football national, à charge pour elle de prendre la même distance avec toutes ses composantes et ne pas céder aux tentations politiques.