Culture

Tilila : “Je suis contente d’être indépendante, pour le moment”

Tilila
Musicienne

La chanteuse marocaine Tilila sort un nouveau titre, «Beaucoup», où l’été, l’amour et le Maroc partagent la vedette d’une ritournelle très pop.

Vous travaillez avec Khalil Cherradi, le producteur de Saint-Levant, ainsi qu’avec Sammy Soso. Que vous apportent-ils et quelle est leur particularité à chacun ?
Khalil est vraiment celui qui a craqué le code. Il a beaucoup produit. Avec Sami, on a fait des chansons qui ont un côté plus international, un peu plus tube, on va dire. Il a les codes de ce qu’est un hit. C’est quelqu’un qui sait faire des tubes.

Alors que Khalil est plus dans l’émotion. Il travaille plus à créer un artiste. Khalil est vraiment fort pour t’aider à créer ton propre ADN. Et après ce travail, n’importe quel producteur, s’il est fort, peut t’aider à faire des tubes qui sonnent plus US, ou ceci, ou cela. J’ai beaucoup de respect pour Khalil, il vient de Fès et on s’est fait de super souvenirs pendant cette année de travail ensemble. Je suis fière que ce soit avec un Marocain que nous l’ayons fait.

Comment un ou une artiste peut-il aujourd’hui percer et être libre sans être signé sur un label ? C’est possible ?
Ce n’est pas impossible, c’est juste un peu plus dur. C’est mon cas. J’ai refusé des offres. Lorsque l’on débute, les labels ne proposent jamais l’offre idéale. Elle est toujours à leur seul avantage. C’est pourquoi il faut d’abord avoir du poids, en tant qu’artiste, avant d’entrer chez un label. Disons que je me vois comme une startup. Quand la startup marche, alors elle est rachetée. Les labels ne sont plus comme avant.

Avec les réseaux sociaux, tout a changé. Saint Levant, par exemple, est indépendant. Nous avons beaucoup d’amis qui, du jour au lendemain, deviennent connus grâce aux réseaux. Tout se passe sur les réseaux. Les gens ne savent pas si on est signé ou pas. Ils se demandent seulement s’ils aiment ou non. Donc, le plus important est que le produit soit bon et que l’on sente que tu aimes ce que tu fais. Si la musique est bonne, elle va trouver son public.

Après, il est clair que je ne me vois pas rester indépendante pour toujours. J’aimerais un jour avoir un label qui investisse plus d’argent que ce que je peux mettre dans le marketing. Mais, pour l’instant, je suis contente d’être en indépendante. Cela me permet de garder une liberté totale sur mes choix artistiques, mes décisions de timing. Je peux sortir ce que je veux, quand je le veux. Alors qu’au moment où tu signes avec un label, on n’est plus libre de rien, tout devient une co-décision.

Vos musiques sont à la fois pop, urbaines et jazzy. Planétaires, en un mot. Est-ce que mettre en avant vos origines marocaines ne risque pas de vous faire classer dans la catégorie «ethnic» ou «world» par les maisons de disques ?
C’est un peu le challenge (rires). Mais je pense que non, je pense que c’est ce qui me rend unique. C’est un projet de pop internationale, venant du Maroc. Par exemple, sur «Beaucoup», on n’entend pas forcément que je suis marocaine. Mais comme cela me tient vraiment à cœur de représenter le Maroc, il y a toujours une touche, que ce soit dans les visuels ou dans mon storytelling.

Il va y avoir un track en arabe, dans l’album qui est déjà prêt [prévu pour 2026, NDLR]. Il y aura donc une chanson en arabe, pas plus. Mais tout ce que je fais, c’est 100% pour le pays. Quand on découvre l’univers de mes morceaux, on trouve le Maroc. C’est ce qui est cool, je pense : que les gens le découvrent autrement. Je parle français avec mes parents, je parle anglais avec mes amis, et dans le pays, on parle quatre langues. Pas seulement l’arabe. C’est pourquoi je trouve que ce que je fais représente le Maroc de 2025, en vrai.

Murtada Calamy / Les Inspirations ÉCO



La Société Générale Maroc devient Saham Bank et révèle ses nouvelles ambitions


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page