L’Oriental : entre atouts et défis, la quête des métiers du futur

L’Oriental doit valoriser ses atouts pour attirer les talents des métiers du futur. Le marketing territorial, la connectivité et les incitations à l’investissement sont des facteurs clé à même de permettre de surmonter les défis historiques en vue de faire de la région un pôle attractif tant pour les entreprises que pour les talents.

La région de l’Oriental, malgré un potentiel indéniable, est confrontée à des défis historiques qui entravent son développement économique. Les discussions lors de la table ronde ont permis d’identifier clairement ses atouts, mais aussi les obstacles à surmonter pour attirer les talents et les investissements dans les métiers du futur.

L’enjeu est de taille : il s’agit de transformer l’image de la région, traditionnellement perçue comme enclavée et frontalière, en un pôle attractif pour les entreprises et les jeunes diplômés. Le marketing territorial et les incitations à l’investissement sont les principaux leviers à actionner pour atteindre cet objectif.

Une jeunesse dynamique, des coûts compétitifs
La région de l’Oriental dispose d’atouts considérables pour réussir sa transition vers les métiers du futur. Sa population représente un vivier de talents important. De plus, le coût de la vie et du travail dans la région est nettement inférieur à celui des grandes villes comme Casablanca, Rabat ou Tanger, ce qui constitue un avantage compétitif majeur pour les entreprises.

Noureddine Bachiri, président de la CGEM Oriental, a insisté sur l’importance de mettre en avant ces atouts pour attirer les investisseurs. Les infrastructures de la région se sont également considérablement améliorées au cours des dernières années, avec la création de zones industrielles, la modernisation des routes et des transports ainsi que le développement des réseaux de communication.

L’arrivée prochaine du port Nador West Med, prévu pour 2026, va transformer la région en un hub logistique majeur, ouvrant de nouvelles perspectives pour l’investissement et la création d’emplois.

Les défis à relever : chômage, connectivité et attractivité
Malgré ces atouts, la région de l’Oriental est confrontée à des défis de taille. Le taux de chômage, historiquement élevé, constitue un obstacle majeur à son développement. Rachid Rami, directeur par intérim du CRI de l’Oriental, a souligné que ce taux élevé est lié en partie à la lutte contre l’informel et la contrebande transfrontalière, ainsi qu’aux effets de la sécheresse sur l’emploi agricole. La connectivité est un autre défi majeur pour la région.

Saad Berrada, general manager Morocco & Tunisia d’Intelcia, a mis en avant les difficultés rencontrées par ses collaborateurs travaillant à distance, en raison d’une pénétration encore insuffisante de la fibre optique. Noureddine Bachiri a également insisté sur l’importance de la connectivité pour la croissance économique, soulignant les efforts de la CGEM pour améliorer la situation.

Enfin, l’attractivité de la région représente un défi important à relever. Il s’agit de faire évoluer l’image perçue de l’Oriental, en mettant en avant son potentiel économique, ses atouts culturels et son cadre de vie agréable. Bachiri a souligné la nécessité de «marketer» la région, en insistant sur l’importance des infrastructures culturelles, des loisirs et des services pour attirer les talents.

Marketing territorial : promouvoir l’image de la région
Le marketing territorial est un enjeu essentiel pour attirer les talents et les investissements dans l’Oriental. Rachid Rami a souligné l’importance de communiquer sur les atouts de la région, en mettant en avant sa transformation économique, ses infrastructures et son capital humain qualifié.

Il a également insisté sur la nécessité d’impliquer tous les acteurs locaux dans cette démarche, en faisant du marketing territorial un projet commun.

Le CRI a mis en place un plan d’action pour renforcer l’offre territoriale, en travaillant sur la connectivité, les transports, le logement et les services.

Il a également développé une plateforme de communication, «Oriental connect», destinée à faciliter les échanges entre les acteurs de la région et la diaspora.

Incitations à l’investissement : un levier de croissance
Les incitations à l’investissement constituent un levier essentiel pour attirer les entreprises dans la région. Rami a présenté les différents mécanismes mis en place pour encourager l’investissement, notamment la Charte de l’investissement.

Pour rappel, celle-ci accorde des primes aux entreprises en fonction de l’importance des investissements, du nombre d’emplois créés, de leur engagement en faveur du développement durable et de la localisation de leurs activités. La prime territoriale, qui peut atteindre 15% du montant de l’investissement, constitue un avantage non négligeable pour les entreprises qui choisissent de s’installer dans l’Oriental.

Le Conseil de la région a également mis en place un fonds d’appui à l’investissement, qui vient compléter les incitations de l’État, offrant ainsi un soutien financier supplémentaire aux entreprises investissant dans les secteurs stratégiques.

L’importance de l’expérience des investisseurs
Rami a souligné l’importance de l’expérience des investisseurs actuels pour attirer de nouvelles entreprises. Selon lui, les témoignages positifs des entreprises qui ont déjà investi dans la région sont les meilleurs arguments de vente.

L’enjeu est donc de créer un écosystème d’accompagnement performant, répondant aux besoins des investisseurs et leur permettant de s’épanouir localement.

La région de l’Oriental se trouve à un tournant de son histoire économique. En capitalisant sur ses atouts et en surmontant ses défis, elle a toutes les cartes en main pour devenir un pôle majeur des métiers du futur.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO