Délais de paiement : la recette de Mouhimatech pour réduire le gap
«Libérer les freelances et les donneurs d’ordre des délais de paiement», c’est l’engagement de Mouhimatech. La fintech, lancée en 2007, passe à une nouvelle étape de croissance. Son fondateur donne plus de détails sur son business modèle.
Lancée en 2017, Mouhimatech est une plateforme qui met en relation des travailleurs indépendants engagés et des entreprises flexibles. Elle met à la disposition des entreprises un catalogue de plus de 300.000 freelances des métiers du digital, de la comptabilité et de consulting, entre autres. Quelques années après son lancement, son fondateur, Mehdi Benslim, se dit satisfait quant au bilan de sa fintech, «car Mouhimatech a réussi sa phase pre-seed en se positionnant sur un Market Fit probant. Le challenge aujourd’hui est la création d’un écosystème de partenaires financiers afin de pouvoir, au même titre que les fintech dans d’autres pays, adresser un besoin grandissant», nous affirme ce dernier.
Genèse de la fintech
Depuis 2006, en tant qu’entrepreneur dans les domaines du digital, Mehdi Benslim a collaboré avec des travailleurs indépendants et des créateurs de contenus (musiciens, réalisateurs, créatifs …). À partir de 2017, il s’est intéressé aux tendances du marché de l’emploi des travailleurs indépendants et de la Jobtech. «L’apparition de plateformes d’agrégation de freelances, de coworking, de solutions de néo intérim, de portage salarial et le développement de marketplaces d’influenceurs ont structuré le matching entre l’offre et la demande de missions autour du concept de «Gig Economy»», explique-t-il dans ce sens. Plus encore, la crise sanitaire a fait de ce phénomène, qui était qualifié de marginal, un élément fort et macroéconomique, jusqu’à être considéré comme le «Futur of Work» , amplifié par de nouvelles pratiques telles que le télétravail et la télé-migration.
2021, l’année de l’expansion
Mouhimatech a confirmé encore plus sa croissance en 2021, ceci pour explorer cette mutation sociale et économique, et a profité de la conjoncture pour répondre à un besoin grandissant. Mehdi Benslim détaille dans ce sens que «nous nous sommes positionnés d’abord comme une jobtech qui «Match» la demande et l’offre de travail flexible, puis nous avons pivoté et nous avons décidé de nous focaliser exclusivement sur le vrai «pain point» local et régional : le BFR des travailleurs due aux délais de paiement». En effet, le business modèle de Muhimatech est axé sur le volet des délais de paiement à travers une approche, BNPL «buy now pay later», qui augmente l’attraction et la rétention des travailleurs indépendants, et permet aux freelances et créateurs de se concentrer sur leurs missions et ne plus se soucier des problématiques de référencement, facturation, trésorerie et recouvrement. «Notre cœur de cible sont les grands donneurs d’ordre qui veulent libérer leurs prestataires freelances de leurs délais de paiement, et ce, sans impacter leur trésorerie», ajoute la même source. A terme, le modèle économique de Mouhimatech est de collecter à un niveau africain la donnée financière d’une population qui va, d’ici à 2030, devenir la plus grande communauté de travailleurs dans le monde, afin de monétiser son potentiel financier.
Comment ça marche ?
Il faudra noter par ailleurs que les donneurs d’ordre avec lesquels la finteh collabore sont «des clients historiques de notre activité publicitaire ‘‘Buzzikito’’. Le risque de défaut de paiement est nul, et nous connaissons pour chaque client son délai de paiement moyen», explique le fondateur. Les transactions sont ainsi sécurisées par un organisme d’assurance crédit client. Pour ce qui est des marges, elles sont fixées en fonction de plusieurs variables avec une logique de dégressif sur le volume. «La valeur ajoutée de Mouhimatech est très importante pour un processus transactionnel «Faster, Better & Cheaper» pour les travailleurs et les donneurs d’ordres», renchérit le fondateur dans ce sens. Dans l’avenir proche, la fintech lancera une application pour accélérer son développement, mais aussi pour pouvoir attirer plus de donneurs d’ordre et de freelanceurs.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO