Maroc

Efficacité énergétique : 2019, année charnière

L’exemplarité de l’État sera le mot d’ordre pour instaurer une culture d’économie de l’énergie dans le public comme dans le privé. Pour le gazoduc Algérie-Maroc- Espagne, la décision a été prise de le maintenir. Il sera la propriété du Maroc à partir de 2021.

Le projet du gazoduc entre le Maroc et le Nigéria est sur la bonne voie, a annoncé hier à Rabat, Aziz Rebbah, ministre de l’Énergie et des mines à l’occasion de la deuxième édition de la journée médias-ministère. Il a expliqué dans ce sens que malgré les informations colportées, ce méga-projet suit son cours avec la célérité demandée. Pour le gazoduc Algérie-Maroc-Espagne, la décision a été prise de le maintenir.

Il sera la propriété du Maroc à partir de 2021. Le ministre a expliqué par ailleurs que la Mauritanie et le Sénégal seront bientôt deux puissances gazières sur le continent, ce qui octroiera au Maroc une force de négociation pour un meilleur approvisionnement en GNL. Et Rebbah de conclure que le royaume sera parmi les plus importantes plateformes logistiques énergétiques. Le ministre n’a pas manqué de mettre en relief les orientations royales lors de la dernières réunion sur les énergies renouvelables visant à hisser le cap vers 52% de l’énergie d’origine propre à l’horizon 2030.

Même dynamique pour l’encouragement de l’autoproduction. Dans ce sens, 400 MW seront ouverts à la concurrence privée en partenariat avec MASEN suivant des packs allant de 10 à 20 MW. Dans le domaine de l’efficacité énergétique, pas moins de 130 MMDH seront investis dans la production de l’électricité grâce aux projets lancés notamment dans le sud au complexe d’Ouarzazate.

Selon Saïd Mouline, DG de l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE), chaque 1% d’efficacité énergétique réalisée permet de gagner 700 MDH. En effet, la facture énergétique du pays atteint les 70 MMDH et reste amplement dépendante des fluctuations des prix des sources d’énergie, pétrole, gaz, etc.

Exemplarité de l’État

Pour Mouline, 2019 sera une année charnière en la matière avec un programme dédié aux 12 régions du pays ainsi que des initiatives pour le bâtiment public dans le cadre de l’exemplarité de l’État pour finir avec la mise en place d’un bilan annuel de l’efficacité énergétique. Objectif : concevoir une stratégie nationale visant à réaliser une économie en consommation de l’énergie de 20% à l’horizon 2030.

Ainsi un contrat-programme sera mis en place entre l’AMEE, les secteurs gouvernementaux et les collectivités locales portant sur les 5 années à venir. La mise à niveau du réseau électrique n’est pas en reste. Un investissement de 13 MMDH y sera consacré à l’horizon 2023. Dans le même ordre d’idées, à savoir le renforcement de la sécurité énergétique du Maroc, malgré l’arrêt de la Samir, le marché n’a pas pâti en matière d’approvisionnement.

Selon le ministre, le marché des hydrocarbures a été ouvert à 20 entreprises tandis que d’autres feront leur entrée pour arriver à une trentaine de sociétés. Par ailleurs, un investissement de 3 MMDH a été consacré au renforcement des capacités de stockage. Par ailleurs, 139 autorisations de stations d’essence ont été accordées en 2018, 7 autorisations de distribution et 5 autres pour le stockage avec un investissement global de 1,12 MMDH. Dans le secteur des mines, le Maroc compte élever sa part dans le marché mondial à 40% (phosphates, acides phosphoriques et engrais) avec un investissement de 200 MMDH à l’horizon 2028.

Par ailleurs, le chiffre d’affaires minier devrait être multiplié par trois pour atteindre 15 MMDH. Quant à l’investissement dans la prospection minière, il devrait être multiplié par 10, promet le ministre, pour totaliser 4 MMDH avec la création de 30.000 emplois directs. En tant qu’acteur essentiel dans la constellation énergétique marocaine, l’Iresen (Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles) a investi 400 MDH dans la recherche et développement entre 2011 et 2017. Le double de cette enveloppe, à savoir 800 MDH, sera consacrée à la R&D durant la période 2017-2023 avec l’implication de plus de 540 doctorants chercheurs. 


L’ONEE se lance dans le raccordement des provinces du sud

En 2018, l’ONEE a investi 4,5 MMDH dans la production électrique et compte passer à 6 MMDH d’investissement en 2019. Le bras armé de l’État en matière de production électrique et eau potable s’est également lancé dans un projet extrêmement important et à forte symbolique consistant au raccordement des provinces du sud au réseau électrique. Un premier projet concerne le raccordement de la ville de Dakhla dès 2019.

Enfin, l’étude portant sur l’interconnexion électrique avec la Mauritanie a également été lancée, apprend-on auprès de l’ONEE. Il faut par ailleurs noter que la puissance installée a connu un boom exceptionnel de 24% entre 2017 et 2018. Parallèlement à cela, il faut savoir que la demande en énergie électrique au Maroc a connu une croissance annuelle de 4,1% durant la dernière décennie avec une facture énergétique qui a atteint un pic de 106 MMDH en 2012.


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