100.000 déplacés suite aux bombardements turcs en Syrie
Les forces aériennes et terrestres turques ont lancé une offensive mercredi dans le nord de la Syrie en guerre, contre une milice kurde syrienne considérée comme terroriste, afin de « protéger sa frontière ». Selon l’ONU, 100.000 personnes ont fui depuis le début de l’opération.
D’après les médias turcs, la prise de contrôle de la bande entre Ras al-Aïn et Tal Abyad vise à éloigner de la frontière la principale milice kurde syrienne, les Unités de protection du peuple (YPG) principal acteur dans la défaite du groupe jihadiste État islamique (EI).
Ankara souhaite par ailleurs créer une zone de sécurité où pourront être installés une partie des 3,6 millions de syriens réfugiés en Turquie.
En réponse aux critiques européennes contre l’offensive, le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé d’envoyer en Europe des millions de réfugiés syriens accueillis par son pays.
Le retrait des soldats américains en Syrie près de la frontière turque la semaine dernière, a laissé le champ libre à la Turquie qui a lancé l’offensive contre les kurdes jusqu’alors alliés de la coalition internationale anti-jihadistes menée par Washington.
Ce vendredi, le chef du Pentagone Mark Esper a mis en garde la Turquie contre de « graves conséquences » si elle n’interrompait pas son assaut.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, les forces turques et leurs alliés syriens ont intensifié les bombardements dans le nord syrien, ils ont pris le contrôle jeudi de 11 villages, deux ont été repris par les Kurdes
« Il y a d’intenses combats (…) sur plusieurs fronts, principalement de Tal Abyad à Ras al-Aïn », villes frontalières, entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) -une coalition de combattants arabes et kurdes- et les troupes turques et leurs alliés locaux, d’après la même source.
Ankara a annoncé la mort de quatre soldats en Syrie et de 17 civils dans la chute de roquettes kurdes sur des villes frontalières en Turquie.
Des ONG ont mis en garde contre un nouveau désastre humanitaire en Syrie, où la guerre a fait plus de 370.000 morts depuis 2011 et poussé des millions de personnes à fuir.
